Il s'agit d'une conférence organisée par le Renouveau Français à Paris.
"Compte rendu de la conférence : « Le génocide vendéen, dérapage ou conséquence des principes révolutionnaires?"
"A l’heure où nous commémorons le
220ème anniversaire du lancement des massacres en Vendée par la
Convention, la venue de Jean de Rouen a permis d’éclairer les militants
sur cet épisode bien peu évoqué par l’ historiographie républicaine
officielle. Sa problématique fût la suivante : les massacres en Vendée
sont-ils un dérapage, un épisode sanglant mais justifié par un cadre de
guerre civile, ou sont-ils la conséquence des principes
révolutionnaires, c’est-à-dire un massacre purement fondé sur
l’idéologie des républicains. Notre conférencier, plutôt que de rentrer
dans la polémique concernant la reconnaissance d’ un « génocide » en
Vendée par l’Assemblée Nationale, préfère prendre la problème de plus
loin en cherchant ses racines philosophiques.
Le premier temps de cet exposé fût
consacré à un rappel des faits. L’extermination des vendéens est
organisée en deux décrets votés par la Convention: 1er aout
1793 et 1 octobre 1793. Le premier commande la saisie et la
nationalisation des biens, l’extermination des seuls hommes et la
déportation des femmes, des enfants et des vieillards. Devant les
difficultés d’exécution du projet de déportation les révolutionnaires en
arrivent au second décret qui commande l’extermination totale de la
population ( 815 000 habitants ) et change le nom du département Vendée
en « Vengé ».
L’exposé des crimes des armées
républicaines tient du catalogue d’horreurs. Les révolutionnaires, à la
recherche de moyens de grande échelle en vue d’une extermination de
masse, ont d’abord recours aux armes « chimiques » : gazage,
empoisonnement de puits à l’arsenic, mines anti-personnelles. Devant un
premier échec, les républicains reviennent à des méthodes plus
artisanales : fusillades, noyades, guillotine. Saint-Just à la
Convention de réjouit de l’existence d’une tannerie de peaux humaines à
Meudon. Les fours à pain sont reconvertis en crématoires. Le sommet de
l’efficacité meurtrière est finalement atteint par l’institution des 12
colonnes infernales de Turreau, dont les troupes incendient bois et
villages et passent au fil de la baïonnette tout suspect tombant entre
leurs mains.
Le fait que les exactions des colonnes
infernales commencent après la Virée de Galerne, c’est-à-dire à un
moment où l’Armée Catholique et Royale ne représente plus de danger pour
la République, invalide fortement l’hypothèse du dérapage. Ces crimes
ne procèdent pas d’un dérapage car ils ont été délibérés, planifiés et
légiférés. Il reviendra dans un second temps de manifester le ressort
idéologique qui a conduit à une extermination voulue et organisée.
Dans un second temps donc , Jean de
Rouen a analysé les concepts de nature humaine, de société et de
citoyenneté à la lumière des principes révolutionnaires. L’objectif
étant de comprendre par quels ressorts une assemblée prétendant à la
défense des droits de l’homme pouvait justifier de tels massacres.
Pour commencer, l’origine du
libéralisme des Lumières se trouve dans le nominalisme, une doctrine
datant du XIIIème siècle qui récuse l’existence des universaux au profit
d’une irréductible singularité de toute réalité. Il n’y a donc pas de
nature humaine mais un ensemble d’individu.
Par la suite, la fiction de l’ «état
de nature » proposée par Rousseau met en scène un homme sans société,
véritable animal suivant ses instincts avec sa force pour seule limite.
On en tirera deux corolaires , d’abord que la société n’est pas
naturelle mais est le résultat d’un convention ( contrat social ),
ensuite que l’appartenance à la société est la condition de l’
humanité..
Ainsi, après la destruction de la
société organique d’Ancien Régime fondée sur les corps intermédiaires,
la Révolution voit la naissance d’une société contractuelle issue d’un
accord entre l’individu et l’Etat.
La condition de la liberté pour
l’homme devient selon Rousseau d’adhérer au contrat social pour
participer à la volonté générale. Celui qui renonce à la liberté, à la
volonté générale et au contrat social s’exclût donc de l’humanité.
Cette non reconnaissance d’une
humanité en dehors de la relation à la citoyenneté permet d’expliquer la
rhétorique des révolutionnaires vis-à-vis des populations vendéennes
qui se retrouvent d’abord exclus du corps social, « brigands », et
ensuite animalisés, « race maudite » et de justifier les traitements
dont ils furent victimes.
Ainsi la contradiction entre
l’idéologie révolutionnaire des « droits de l’homme » et ce que Baboeuf
lui-même appela en son temps le « populicide » n’est seulement
qu’apparente. Un examen poussé des doctrines et des faits conclut à une
cohérence entre les théories de la Révolution et ses réalisations
pratiques. L’alibi d’un « dérapage » est invalidé par les sources
historiques".
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